VOYAGE… s’il existe un mot magique, c’est bien celui-ci. Que ce soit pour une semaine ou pour un mois, dans le département voisin ou à l’autre bout du pays, quitter son « home sweet home » vers d’autres horizons, c’est la promesse d’un dépaysement salutaire, d’un repos bienfaisant.
Bye bye le réveil à 6 heure du matin et les bouchons pour se rendre au bureau ; bonjour grasses mat’ et mojitos les pieds dans l’eau.
Mais, avant de profiter, il va falloir patienter ; subir des kilomètres de bouchons sur les autoroutes saturées et les files d’attente interminables aux péages.
Avec ou sans péage ? alors que notre carte bleue vire au rouge, pourquoi choisit-on l’autoroute au lieu de sortir des sentiers battus ?
Je n’y vois que 2 raisons :
- C’est plus rapide (oui, enfin, uniquement hors vacances scolaires).
- Les équipements sont plus nombreux (stations services, toilettes…).
Mais est-ce réellement suffisant ?
Depuis que j’ai quitté ma chambre d’ado, j’ai toujours vécu loin de ma famille. J’ai donc un paquet de kilomètres au compteur (enfin, surtout ma voiture).
Aujourd’hui, environ 700 km nous séparent. Bien-sûr, plus la distance est importante (et le séjour court) plus on privilégie l’autoroute. Dans une société qui incite à aller toujours plus vite, toujours plus loin… difficile de nager à contre courant.
Je prends donc, comme (presque) tout le monde, la voie royale de l’autoroute, pour me rendre chez mes parents dans l’est de la France. Côté budget, c’est un coût non négligeable, qui augmente chaque année lentement mais sûrement.
Ainsi, en l’an de grâce 2021, un aller/retour Bordeaux/Troyes coûte environ 300 euros (dont 148 euros de péage), pour un temps de trajet de 6h30 (hors pause café, pipi, goûter).
300 euros ? c’est fou quand on y pense. Le prix en vaut-il la chandelle ? (oui je sais, c’est pas la bonne expression mais vous avez compris l’idée). Trop c’est trop, je préfère m’offrir un très bon resto ou un week-end dans un gîte insolite.
Nationales, départementales, chemins de traverse, villages fleuris et forêts enchantées… désormais, je prends les routes secondaires pour partir en vacances. Un choix économique, écologique et intellectuel (si, si)
Financièrement, y a pas photo. Par l’autoroute, un aller simple en voiture jusque chez mes parents me coûte 150 euros ; alors qu’un trajet sans aucun péage me coûte 40 euros.
Quand j’arrive à Troyes, après avoir fait le plein à Bordeaux, le réservoir est vide ; alors que quand je prends les routes secondaires, il me reste la moitié du réservoir (avec lequel je peux encore parcourir 400 km).
Bien-sûr en contre-partie, le voyage dure plus longtemps (2 heures en moyenne, en comptant 2 arrêts pause café).
L’expression « le temps c’est de l’argent » prend ici toute sa dimension ; et pourtant, cela a-t-il vraiment un sens ? est-ce sensé de :
- payer 300 euros un trajet qui pourrait n’en coûter que 40 ?
- se laisser malmené par le rythme infernal dicté par notre société « moderne » ?
- vouloir aller toujours plus vite, être le plus fort, le plus beau, le plus riche… ?
Pour ma part, sauf impératif absolu, l’autoroute c’est fini. D’autant qu’au-delà de l’aspect financier, il y a d’autres avantages à voyager sans péage.
La dernière fois que je suis partie dans l’Aube (pour ceux qui ont du mal à suivre, ma famille vit en Champagne près de Troyes, et oui Troyes c’est dans l’Aube… pas l’AuDe hein, l’AuBe, mais ce n’est pas le sujet).
Donc la dernière fois, je suis passée par les petites routes de campagne. C’était fin octobre, par une magnifique journée d’automne et j’en ai pris plein les yeux.
Au sud de la Sologne, la route traversant la forêt était majestueuse. La lumière du soleil illuminait les sous-bois mordorés ; les feuilles tombaient avec élégance sous l’effet d’un vent léger ; on se serait cru dans un véritable conte de fées. Merlin aurait pu surgir de derrière un chêne, que je n’aurais pas été surprise.
Chaque ville ou village a son charme ; admirer au loin le château de Gien en traversant la Loire, c’est comme faire un bon dans le passé, le temps d’un éclair.
Tout au long du voyage, l’esprit vagabonde ; j’ai le temps de réfléchir, faire le point sur les choses essentielles de la vie, prendre des décisions pour les semaines à venir. Ce parcours est une sorte de méditation de pleine conscience.
En développement personnel, on dit souvent que l’important n’est pas l’objectif, mais le chemin pour l’atteindre. S’il fallait une morale à ce récit, ce serait celle-là.
Le combo parfait, c’est de profiter des kilomètres qui nous séparent de notre lieu de vacances, pour faire une halte le temps d’une journée ou d’une nuit ; visiter un des nombreux « plus beaux villages de France », un monument historique ou un musée ; optimiser son trajet et s’enrichir culturellement (puisque financièrement c’est déjà fait, grâce à l’option « zéro péage »).
Découvrir de jolis paysages et visiter des lieux chargés d’histoire, payer moins cher et consommer moins de carburant… le voyage sans péage ne serait-il pas également plus écologique ? Moi j’dis ça, j’dis rien…
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